Un arbre peut en cacher un autre
27/02/2016

Environnement à corny-sur-moselleUn arbre abattu peut en cacher un autre

La municipalité de Corny-sur-Moselle a procédé à l’abattage de plus d’une centaine de peupliers qui vivaient heureux le long de la Moselle, mais qui posaient des problèmes de sécurité. Elle en replante autant.

27/02/2016 à 05:00
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Drôle d’impression quand on se balade sur le bord de la Moselle à Corny. De gigantesques arbres sont couchés, là. Un petit coup au cœur, syndrome Idéfix, qui ne supporte pas qu’on fasse mal aux arbres. « Les peupliers sont malades, nombreux sont creux, pourris. Il ne leur restait peut-être plus que deux ou trois années de vie. Ils sont situés dans un terrain occupé par des pêcheurs, des promeneurs, on ne pouvait pas prendre le risque qu’ils tombent un de ces jours et qu’ils fassent des dégâts sur un bateau du port, par exemple ».

Le maire de la commune, Denis Blouet rassure. La décision n’a pas été prise à la légère. « Cette opération de déboisement réalisée pour des raisons de sécurité, a été conduite en collaboration étroite avec la ligue de protection des oiseaux (LPO) et voies navigables de France (VNF) », rappelle le premier magistrat. Les dates d’abattage ont donc été scrupuleusement étudiées. « Ils ont commencé la deuxième semaine de février, il faut que l’opération soit achevée avant le mois de mars et la période de nidification. »

Au final, ce sont plus d’une centaine d’arbres qui a été descendue par l’entreprise Barthélemy de Dornot, des peupliers qui se situaient le long de la Moselle, entre le pont de Corny-Novéant jusqu’à la dernière habitation de la rue de la Moselle.

Mais attention, la parcelle dévisagée ne restera pas en l’état. « Nous avons pris des mesures d’accompagnement », sourit le maire, et notamment une campagne intitulée Auprès de mon arbre, je vivais heureux. L’idée est originale. Elle consiste à inciter la population à participer au reboisement des berges. « Nous donnons la possibilité à la population d’acheter un arbre. Ils sont guidés par le pépiniériste Christophe création de Jouy-aux-Arches. »

Dix-neuf parcelles ont été délimitées. Sur chacune, il est prévu d’y planter cinq voire six arbres. Vingt-deux ont déjà été plantés le 14 novembre. « L e premier a été planté par la municipalité », se souvient Denis Blouet. Un souvenir d’autant plus vivace, qu’au matin du 13 novembre, en préparant cette plantation symbolique, le maire écrivait : « Que ces arbres nous donnent la force et le courage de combattre les ennemis de la liberté, de l’égalité et de la fraternité, afin que les générations futures vivent avec le sens du partage dans le respect de la nature et de l’humanité ». Des mots qui résonnent encore dans les mémoires. « La parcelle est devenue symbolique, elle deviendra un site de pèlerinage tous les 13 novembre. »

Pour l’heure, les plantations se poursuivent. « Les gens ont jusqu’à la fin du mois de mars pour se procurer des essences. » L’opération semble assez efficace. « Aujourd’hui, nous en avons planté soixante. Près de quatre-vingt ont été commandés. » Les essences sélectionnées sont adaptées au milieu humide. « Il s’agit principalement de sali x (de la famille des saules : N.D.L.R.) », détaille le maire.

Si les 110 plants ne sont pas absorbés par la population, la municipalité se chargera du reste. « Le groupe UEM nous a versé une subvention de 2 000 € dans le cadre de sa mission pour la biodiversité ». Denis Blouet peut attendre avec impatience le retour de l’été. Pour apprécier la couleur du feuillage de ses nouvelles plantations.

Un arbre abattu, un arbre replanté, uniquement des essences adaptées au milieu humide