C’est votre premier mandat en qualité de maire et d’élu de Corny-sur-Moselle . Pourquoi vous êtes-vous lancé en politique ?
Denis Blouet: « Je ne me suis pas lancé en politique mais en gestion des affaires municipales. Je voulais intégrer une équipe pour avoir mon mot à dire. »
Que vouliez-vous dire ou faire ?
« La gestion municipale prenait une mauvaise direction. Il y avait un état d’esprit dans la commune qui ne me satisfaisait pas. On souhaitait plus de communication. On sentait les choses fermées, on avait cerné les problèmes d’endettement de la commune. »
Justement, 2 M€ de dettes, où en êtes-vous aujourd’hui ?
« 2 M€ de dettes et un rapport de la direction générale des finances qui nous demande de faire des économies, de stopper les recettes en levant l’impôt. Ce que nous ne voulions pas. Nous avons freiné les dépenses en renégociant tous les contrats de la ville : assurance, chauffage, électricité… »
Votre commune subit le problème de densité de circulation du pont qui la sépare de Novéant, vous préconisiez la réalisation d’une passerelle, où en êtes-vous ?
« Ce pont est trop étroit et dangereux. Il a été construit en 1959, à l’époque il fallait faire vite, répondre aux besoins sans anticiper l’avenir. Et c’est un crime d’avoir réalisé une véloroute qui oblige à le traverser. La plupart des gens de Corny emmènent le matin leur gamin jusqu’à la gare en voiture pour éviter qu’il ne traverse à pied. Cela rajoute du trafic aux heures de pointe. L’idéal serait une réfection totale, mais techniquement et économiquement, il semble que ce soit impossible. L’encorbellement n’est pas évident techniquement. La création d’une passerelle permettrait de diminuer les dépenses et d’offrir un moyen de traverser pour les piétons et les cyclistes. Aujourd’hui, c’est une urgence, je ne veux pas être responsable d’un accident, Car il y aura un accident. »
Cela ne résoudra pas pour autant le problème du trafic et des passages délicats des camions…
« C’est au département de prendre ses responsabilités. Quand la passerelle sera réalisée pour les piétons et les cyclistes, on pourrait élargir de 40 cm et renforcer la chaussée, cela permettrait d’améliorer le croisement des véhicules. »
Vous obtenez des réponses du département ?
« J’ai fait de ce projet une priorité. Je pilote ce projet au sein de la communauté de communes du val de Moselle (CCVM). » (ndlr)
La communauté de communes, justement, vous êtes la commune la plus importante en nombre d’habitants, mais vous n’y siégez pas ?
« Je n’ai pas voulu cumuler une carrière professionnelle, avec une nouvelle mission de maire et occuper une place importante à la communauté de communes. »
Comment percevez-vous la volonté de rapprochement avec le chardon lorrain ?
« Une fusion qui s’impose. Ce qui me plaît c’est le rapport humain. Ce sont des gens qui ont envie qu’on progresse ensemble. En matière de compétences, de richesses, de niveau d’endettement ça fontionne. Nous avons beaucoup de points communs.
La position géographique du Chardon en Meurthe-et-Moselle permet des critiques ?
« Que vont devenir les départements dans les nouvelles organisations territoriales, on peut se poser la question à l’heure de la grande région et des métropoles de plus en plus grandes. »
Et une éventuelle fusion avec Metz-Métropole ou le sud messin comme le préconise la préfecture ?
« Metz-Métropole veut s’étendre au Nord. Quand au Sud messin, je ne m’y sentirais pas très bien car ils sortent d’une fusion et ne sont pas d’accord entre eux pour nous rejoindre. »
Votre caserne de sapeurs-pompiers compte le plus de jeunes du département…
« Effectivement, nous comptons le plus gros rassemblement de jeunes du département, c’est ça le milieu rural. Des valeurs qui se transmettent. »
Mais cette caserne souffre de vétusté. Qu’en est-il du projet de reconstruction associé à celle d’un intermarché ?
« Il faut savoir que la caserne dépend du SDIS, mais c’est à nous de fournir le foncier. Les terrains appartiennent à des propriétaires privés. Le premier permis de construire a été refusé, je reçois la semaine prochaine un membre d’Intermarché pour déposer un nouveau permis. Nous envisageons une réalisation pour 2018, peut-être 2 017. »
La courbe démographique de votre village s’est largement accélérée ces dernières années, une satisfaction ?
« Elle s’est envolée dans les années 90 à 2000. Le problème est que le village s’étale comme une toile d’araignée. On en paye les conséquences en comptabilisant 17 km de voirie et les réseaux d’assainissement, fluviaux, trottoirs… À entretenir. Aujourd’hui, par le plan local d’urbanisme (PLU) nous veillons à resserrer l’enveloppe urbaine. Des terrains qui étaient constructibles ne le sont plus. Nous préservons l’avenir. »